La période de la jeunesse jusqu'à 25 ans est marquée par des zones de turbulences physiques, cognitives et psychiques qui peuvent influencer négativement les comportements des jeunes s'ils ne les prennent pas en compte !

La prise en charge à cette période délicate a des implications importantes, aussi bien sur le plan de la santé physique du jeune que pour la construction de sa personnalité future.
Les développements physique, cognitif et psychologique, bien qu’ils présentent une variabilité individuelle dans leur expression et leur temporalité, peuvent être déclinés en trois grandes étapes communes.
Le début de l’adolescence...
Cette étape entre 10 et 12 ans pour les filles et 11 à 13 ans pour les garçons est marqué par la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, au cours de laquelle l’adolescent délaisse alors ses jeux autrefois familiers, cherche l’isolement et l’intimité. Il amorce le processus de séparation/individuation et se rapproche de ses pairs.
Le développement cognitif du début de l'adolescence est caractérisé par les points suivants :
Les intérêts intellectuels se développent.
Apparition de l’intelligence opératoire formelle, raisonnement , augmentation de la capacité d’abstraction.
La pensée formelle porte à présent sur des énoncés verbaux. Réflexion sociétale plus approfondie.
Le développement psychologique du début de l'adolescence est caractérisé par les points suivants :
Préoccupations liées à l’image du corps, questionnements sur la normalité des transformations pubertaires.
Début du processus de séparation/individuation entraînant éventuellement des conflits avec les parents. Nécessité d’un espace intime physique et psychologique.
Influence plus importante du groupe de pairs.
Oscillation entre des comportements d’enfant et des comportements adultomorphes.
Caractère “lunatique”, sautes d’humeur. Expression émotionnelle se fait essentiellement en acte avec des difficultés de verbalisation des affects.
Test des règles et des limites.
Intérêt croissant pour la différence des sexes
La mi-adolescence...
Cette étape entre 13 et 16 ans pour les filles et entre 14 et 17 ans pour les garçons est une phase d’expérimentation et de prise de risques. Cette étape est ainsi caractérisée par des mouvements paradoxaux aussi bien envers les parents qu’envers les pairs et la société : “pour savoir qui je suis, j’ai besoin de ressembler à quelqu’un et en même temps je ne peux être moi-même qu’en me différenciant d’autrui.” Il manipule des concepts théoriques et s’intéresse au raisonnement intellectuel et sociétal. Il s’interroge sur le sens de la vie.
Le développement cognitif de la mi-adolescence est caractérisé par les points suivants :
Poursuite de l’augmentation de la capacité d’abstraction.
Apparition de la logique des propositions permettant d’accéder à un nombre infiniment plus grand d’opérations.
La concentration peut être perturbée par les mouvements émotionnels.
Intérêt pour le raisonnement intellectuel et sociétal.
Réflexions sur le sens de la vie.
Le développement psychologique de la mi-adolescence est caractérisé par les points suivants :
Contraste entre les sentiments d’invulnérabilité, de toute-puissance et un manque sous-jacent de confiance en soi.
Phase d’expérimentation et de prise de risque dans tous les domaines afin d’accéder à la construction de l’identité. Réactions impulsives face à des situations anxiogènes.
Tendance à la distance avec ses propres parents.
Ajustement continu au corps changeant.
Importance de réussite de l’intégration dans un groupe de pairs. Questionnements sur la normalité.
Amélioration des capacités d’expression émotionnelle.
Expérimentation des sentiments amoureux et passionnels. Intérêt augmenté pour la sexualité
La fin de l’adolescence...
Cette étape entre 17 et 21 ans vient avec la consolidation des dernières étapes du développement pubertaire. Le grand adolescent est plus stable émotionnellement. Il s’intéresse aux autres et à leurs désirs, stabilisant ainsi ses relations affectives et sexuelles. L’identité est plus affirmée, en particulier l’identité sexuelle. Les rapports aux pairs restent importants. Il a à présent la capacité de mener un raisonnement complet. Il se préoccupe de l’avenir et, en s’intéressant à la culture et aux origines, il cherche encore plus sa position dans la société.
Maturation cérébrale chez l'adolescent...
Le Cortex Préfrontal – lieu de contrôle des Fonctions Exécutives incluant la planification, la régulation émotionnelle, la prise de décision et la conscience de soi – est une des régions du cerveau qui subit le développement le plus prolongé chez les êtres humains.
Le Cortex Préfrontal commence à se développer très tôt dans la vie et continue après l’adolescence jusqu’à ce que l’individu soit dans sa 25éme année. Ce développement cérébral pourrait expliquer l’amélioration régulière dans le contrôle de soi de l’enfance à l’âge adulte. Par contraste, le système limbique (gouvernance émotionnelle) , qui gouverne le traitement de la récompense, l’appétit, la recherche du plaisir, l'évitement du déplaisir se développe plus tôt dans l’adolescence que le Cortex Préfrontal. Ce qui explique comment les adolescents peuvent prendre des décisions étonnantes en dépit de la connaissance des risques. Ils semblent être plus vulnérables que les adultes lors de la prise de décision dans des situations particulièrement stimulantes ou stressantes surtout en présence des pairs.
S’occuper de la santé physique et psychique des adolescents est primordial. L’adolescence est un temps où les trajectoires peuvent s’orienter vers des pathologies qui vont perdurer à l’âge adulte.
Cette période de maturation aussi bien sur le plan physique que psychique est aussi une période de vulnérabilité. Les actions de Prévention menées à cette période ont des effets bien plus marqués que les mêmes interventions réalisées plus tard dans la vie.
Les programmes lifeCompetences ont comme objectif d'outiller les jeunes à avoir une meilleure conscience de soi et par conséquent un meilleur contrôle de soi dans les différentes situations de la vie.